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Test de After Us, l’humanité n’est peut-être pas condamnée

Que va-t-on laisser au monde après notre passage ?

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Beau mais déprimant, voilà ce qui ressortait de nos premières heures sur After Us. Un jeu de plateforme que Piccolo Studio veut pessimiste, et qui ne se gêne pas pour montrer les ravages causés par l’Homme de manière très crue. Mélancolique, amer ou encore cafardeux, aucun de ces sentiments n’arrive à prendre le pas sur l’espérance que le jeu construit au fil de ses biomes.

Ce test de After Us a été réalisé sur PC avec une version fournie par l’éditeur.

Un monde ravagé par la folie de l’Homme

Sauver le monde est une tâche périlleuse qui demande beaucoup de courage au petit être qui s’y colle. Dans After Us, le monde est au bord de l’extinction, forçant Gaïa à récupérer son essence vitale dispersée dans des esprits majeurs d’animaux. Et pour cela, elle investit le peu de pouvoir qu’il lui reste dans un petit être anthropomorphe qui se chargera de parcourir le monde. C’est donc dans un long voyage que l’on s’embarque, à la recherche de ces cadavres en décomposition. Une aventure qui se veut émouvante de bout en bout, tant par sa narration textuelle que visuelle.

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Chaque esprit majeur a vécu une mort d’une atrocité palpable

On se promène ainsi à travers différents biomes, tous en proie aux exactions de l’Homme. Ville, cité connectée, chantiers, ports, océan et espace, aucun lieu n’est épargné par cette folie. Si l’on trouvait que le monde était déplaisant à parcourir, c’est en fait avec beaucoup d’angoisse et d’appréhension que l’on découvre chaque nouvel environnement. La beauté de la nature n’est plus, détritus, foreuses, grues, tractopelles et scie électrique trônant fièrement à sa place.

C’était déjà percutant dès les premières minutes de jeu, mais la subtilité n’est pas le fort de Piccolo. Ou c’est une option qui n’a pas été retenue afin que l’implication humaine dans les désastres écologiques soit exposée. Seul le refuge de Gaïa est épargné par cette industrialisation massive. Malheureusement, si le petit être ravive la vie dans ce sanctuaire, c’est au coût de sa propre énergie vitale. Plus elle sauve d’esprits majeurs, plus son corps se meurt, et plus son lien avec l’humanité s’éclaircit.

Tout espoir n’est peut-être pas perdu

Ce n’est pas un hasard si la protagoniste est la seule être anthropomorphe du jeu. Elle est l’incarnation de l’Homme et de ses péchés. Pourtant, elle représente également l’espoir de l’humanité. Tout dans son design est pensé pour refléter l’innocence telle que l’on peut se l’imaginer dans les pays occidentaux. Une jeune femme vêtue de blanc, laissant libre court à sa tristesse et sa colère face à la mort du moindre être vivant. Les interactions avec les autres humains ne sont pas grandioses, entre ceux souhaitant la mort de la nature et par extension du petit être, et ceux qui, abreuvés par des images toujours plus abrutissantes, ne remarquent même pas sa présence.

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Pollution sonore ou visuelle, rien n’échappe à la main de l’Homme

Avec son approche presque fataliste, After Us dégage un esprit très nietzschéen dans son message. Pourtant, la pensée du philosopphe ne résume pas ce que les développeurs ont voulu transmettre. A s’être trop reposé sur ses machines, l’Homme a oublié l’utilité de son corps ou que sa sociabilité peut être un poison. Il n’est toutefois pas question de rejeter la faute sur l’évolution ici, mais bien d’éveiller les consciences. Se lamenter sur son sort est une chose, mais agir reste le meilleur moyen de préserver le monde.

Plus qu’un message, c’est un sentiment que veut partager Piccolo Studio à travers ce jeu. Celui qu’il subsiste un espoir malgré tout le mal qui a déjà été fait. Que les jeux ne sont pas encore faits, même si tout semble dire le contraire. Et tant qu’un peu d’espoir reste vivant, alors il faut tout mettre en œuvre pour éviter le pire. Un thème qui se retrouve sans mal dans la bande-originale. Douce et légère, elle entre en dissonance avec l’aspect graphique du titre, renforçant l’immersion et cette volonté de tout faire pour s’en sortir.

« J’espère que lorsque les gens finiront le jeu, ils retiendront ce message d’espoir : en fin de compte, la seule façon de rendre le monde meilleur est d’essayer. »

Jordi Ministral, directeur technique de Piccolo Studio

Des mécaniques bien exploitées

Toute cette angoisse et mélancolie ambiante sont heureusement contrebalancées sans mal par le gameplay. Avec seulement 4 boutons (sans compter les joysticks), After Us arrive à créer une multitude de possibilités. Tout au long de l’aventure, le petit être pourra apprendre à redonner la vie, glisser sur des câbles, se propulser, planer. Elle pourra également courir contre des parois ou user de son orbe de vie pour repousser les humains qui en veulent à son existence, allumer ou éteindre des objets.

Des mécaniques qui lui servent aussi bien sur la terre ferme que dans les profondeurs océaniques. La physique change alors du tout au tout, offrant des sauts plus lents mais couvrant une plus grande distance, une course ralentie et des chutes moins souvent mortelles. Redonner vie à la nature lui sert à s’éclairer quelques instants, le temps de déterminer où se trouve la suite du chemin. Il n’est pas rare de se poser quelques instants, observer le monde chaotique qui nous entoure et reprendre la route.

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Les profondeurs forment un niveau particulier, déconseillé aux thalassophobes

Si le monde de Piccolo Studio peut paraître confus au premier abord, la progression y est organique. Plusieurs voies sont possibles pour avancer dans la majorité des cas, permettant de ne jamais ralentir la course. Et, même lorsque l’on se trouve au milieu d’une déchetterie, sans véritable visibilité, il suffit de s’y enfoncer pour comprendre que l’on ne peut pas se perdre. Un coup de maître réalisé principalement par l’intuitivité des pouvoirs, et le peu de boutons d’actions à retenir.

Le bilan du test de After Us

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Un message fort enrobé dans un jeu de plateforme addictif

Il ne lui avait fallu que 2 heures pour nous convaincre la première fois, mais même dans sa version complète After Us est un bijou du jeu de plateforme. Intuitif, ludique et plein de sagesse, Piccolo Studio offre un univers riche et mélancolique. En enrobant son message d’espoir autour d’un gameplay simple, mais qui exploite tout le potentiel de ses mécaniques, on ne peut que céder face au charme d’une aventure si singulière.

Les points forts

  • La confusion visuelle n’entrave pas la progression…
  • Des mécaniques bien huilées
  • Les narrations visuelle et textuelle se répondent parfaitement
  • L’univers de Piccolo Studio provoque toujours quelques picotements

Les points faibles

  • … mais freine parfois la compréhension
  • Un message qui peut être lourd à digérer

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