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Preview : On a parcouru After Us, une ode à l’espérance qui donne le cafard

Une boîte d’antidépresseurs est conseillée pour jouer.

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Après avoir visité les souvenirs d’un mort dans Arise, Piccolo Studio continue sur sa lancée, mais cette fois-ci à plus grande échelle. La nature est au bord de l’extinction dans After Us, et son coupable pointe vite le bout de son nez. Parfois mélancolique, voire déprimant, parfois plein d’espérance, parcourir ce monde laisse toujours un goût amer en bouche. Et c’est rarement à cause de son gameplay.

Cette preview de After Us a été réalisée avec une version pré-sortie fournie par l’éditeur.

Voguant de plateforme en plateforme, résolvant des énigmes pour trouver de nouveaux passages, sauver le monde semble une tâche des plus ardues. Mais si la narration visuelle se veut pessimiste, c’est bien l’espérance qui fait vivre cet univers.

La fin du monde, c’est pour bientôt

Dans un monde à l’agonie, seule une dernière étincelle est capable de ramener à la vie ce qui n’est plus. Investie des pouvoirs de Gaïa, un petit être doit retrouver les esprits des animaux mourants. Un voyage sombre mais poétique, au travers duquel le joueur peut apprendre le sacrifice de soi. Littéralement, puisque l’héroïne incarnée se voit mourir à petit feu pour chaque esprit majeur sauvé. Autant dire que lorsque l’heure sera venue de trouver le huitième et dernier, le petit être risque de ne plus être en forme. Progresser à travers cette civilisation en ruine est donc une épreuve périlleuse qui se veut pourtant pleine d’espoir.

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L’Oasis est au cœur du monde, une zone où la faune spirituelle se retrouve avec Gaïa

L’univers d’After Us est particulièrement déplaisant à parcourir. Non pas à cause d’un mauvais level design, mais bien car il met en lumière la folie de l’Homme. Le trait y est évidemment forcé pour être le plus pessimiste possible, mais le parallèle entre ce que l’on voit et ce que l’on vit se fait naturellement au fil des heures. L’humanité a cessé de croire en Dieu, priant désormais les antenne-relais et foreuses. Les écrans, avec lesquels certains ont fusionné, sont devenus leur Bible, s’abreuvant de leurs images.

Et on ne peut pas vraiment dire que Piccolo fait dans la subtilité pour dénoncer l’implication humaine dans les désastres écologiques. Tous les lieux visités sont jonchés de buildings, d’asphalte et de voitures à perte de vue. Pas un coin de verdure n’existe en ce monde hors du refuge de Gaïa. De la vase a recouvert certains endroits, tandis qu’un mazout tentaculaire cherche à absorber le petit être constamment. Pourtant, on ne ressent jamais l’humanité désignée comme coupable, mais seulement une victime de sa propre folie.

Un univers dressé pour la fluidité

Pour parcourir ce monde, le petit être possède de multiples capacités. Toutes conférées par le pouvoir de Gaïa, elle apprendra à les maîtriser au fil de son épopée. Son apprentissage est long, mais lui permet de redonner vie à la nature quelques instants, planer, glisser le long de câbles ou encore se propulser vers l’avant. Tout cela sert évidemment à voyager et passer de plateformes en plateformes sans risque.

Le cœur d’After Us est d’ailleurs son univers qui part en morceaux. Le petit être doit se frayer un chemin parmi les décombres de la civilisation humaine pour trouver chaque esprit majeur contenant l’essence vitale de Gaïa. Mais si son monde est chaotique, rendant la lecture difficile au premier coup d’œil, la progression est très organique. Les chemins à emprunter se repèrent aisément, et il est rare de se retrouver perdu face à la construction labyrinthique de certains lieux. Même certains passages semblant manquer d’indications trouvent une solution rapidement tant l’intuitivité induite par les pouvoirs est bien menée.

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On pourrait ne pas y croire, mais savoir sur quelle grue sauter à quel moment est naturel

Mais une partie de ces capacités servent aussi à combattre les échos des Hommes qui en veulent à la vie du petit être. Il est ainsi possible de lancer le Cœur de vie, boule servant à libérer certains esprits, pour apaiser les Hommes de leurs fardeaux. Certaines énigmes demandent également de faire appel à cette puissance naturelle pour être résolues, ou, au contraire, de l’utiliser pour exploiter la technologie.

Une histoire et un sous-texte lourds de sens

Sous ses airs fatalistes, After Us dresse un constat, dénonce, mais ne condamne pas. Difficile de ne pas évoquer l’importance de l’écologie ici, puisqu’il s’agit du thème principal abordé. Avec une approche aussi brutale, Piccolo insiste lourdement sur l’impact des avancées technologiques et des outils développés par l’humanité pour rendre sa vie plus facile. Pourtant, les développeurs veulent offrir une lueur d’espoir, actant que la vie trouvera toujours un chemin, et qu’il serait de bon ton de respecter l’environnement.

Mais la réflexion est poussée un peu plus loin, avec un sous-texte très nietzschéen. L’Homme n’est pas coupable d’avoir détruit la nature, mais n’est qu’une victime de sa sociabilité. A se reposer sur ses créations, oubliant de ce fait comment se servir de son corps, il en a délaissé la terre lui permettant de vivre. Et comme l’écrivait le philosophe allemand dans Le Gai Savoir, “Dieu est mort !” au profit de la technologie. L’entité ayant créé la Terre n’est plus, son monde se meurt à ses côtés, et l’Homme en est responsable.

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La folie de l’Homme l’aura mené à vénérer une antenne-relais

Il y aurait de quoi se poser quelques questions cependant sur la méthode employée. En plus d’être assez direct dans ses propos, le jeu se paye le luxe de dénoncer de nombreuses lubies développées depuis le siècle dernier. Malbouffe, télévision, internet, jeux-vidéos, tous y passent. On pourrait alors se questionner sur l’hypocrisie de dénoncer tout cela ici. Cependant, l’objectif n’est pas d’accuser, mais de faire prendre conscience de cette réalité. Heureusement, il est tout à fait possible de laisser ces lectures de côté. La musique joue un rôle notable pour cela, avec des airs souvent joyeux, parfois mélancoliques. Elle arrive à distraire le joueur, tout en racontant sa propre version de l’histoire, à l’instar du gameplay.

Nos premières impressions sur After Us

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Riche en possibilités malgré ses quelques mécaniques de jeu, After Us profite également d’une histoire très crue. Piccolo Studio a des choses à dire, des comportements à dénoncer, mais distribue de l’espérance au compte-goutte pour éviter que les ventes d’antidépresseurs n’explosent. Mais autour de ces critiques acerbes, les développeurs ont réussi à créer un univers aussi beau que bien construit. C’est un jeu intuitif, ludique, dans lequel on se sent à l’aise en quelques instants seulement.

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