Test de Digimon Survive, l’enfer du visual novel

Survivez dans un monde dangereux régi par de terribles créatures et combattez pour revenir chez vous.

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Annoncé pour 2019 à l’origine, le projet de Hyde aura finalement pris un peu de retard. Mais après un développement chaotique, en partie gêné par la crise du COVID, Digimon Survive est finalement disponible à travers le monde. Avec une promesse de base intrigante dont on ne savait presque rien, le résultat final est en demi-teinte. Un visual novel déroutant, qui cherche à s’adresser à un public plus adulte mais peine à développer un scénario correct.

Ce test de Digimon Survive a été réalisé sur PC avec une version commerciale.

Cherchant à raviver la flamme parmi les fans de la licence, Digimon Survive s’adresse avant tout aux jeunes ayant grandi avec ces monstres. Il adopte un ton plus sombre et sinistre dans son histoire, tout en restant dans les codes du shōnen. Mais le mélange ne prend pas, tant dans l’histoire que dans les rares phases de combat.

Encore un raté pour la licence

Avec cette nouvelle histoire viennent de nouveaux défis, des combats tactiques au tour par tour. Ces derniers viennent redynamiser le genre du visual novel, cherchant à garder le joueur en haleine en toute circonstance. Mais malgré cet ajout, la sauce prend difficilement, voire pas du tout. Le constat global est attristant, on s’ennuie ferme en jeu. Tant par une histoire qui peine à impliquer le joueur, que par des combats qui n’ont de stratégiques que le nom.

Pour ce qui est d’avoir voulu rendre l’univers plus sombre, c’est un pari réussi côté Hyde. Mais pour le reste, c’est difficile de pardonner des erreurs aussi grossières de nos jours. Un bon visual novel, c’est avant tout une bonne histoire, mais également une implication directe du joueur dans l’évolution de cette dernière. Ici, à l’exception de l’influence sur l’évolution de votre Digimon, ce n’est jamais le cas. Quel que soit vos choix, le jeu continuera sa route, sans jamais vous proposer d’alternative. Le joueur n’est pas investi, mais subit l’histoire, qui est digne d’un épisode de la première série, sortie au début des années 2000.

Il est difficile de développer l’autre partie du jeu, tant rien ne va. Les combats sont très rares, ne composant qu’un faible pourcentage du temps de jeu total. Mais ils sont surtout inutiles et inintéressants au possible. Quelle que soit la difficulté choisie au lancement, il suffit de foncer bêtement dans le tas pour gagner. Tant que vos créatures infligent un peu plus de dégâts, ce qui est toujours le cas, il n’y a aucun danger et aucune stratégie à adopter. On les croirait ajoutés à la dernière minute pour combler le manque de gameplay inhérent au visual novel.

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Le visual novel, un genre qui divise

Lorsque l’on veut se concentrer sur une histoire, il y a plusieurs manières de faire dans le monde du jeu vidéo. L’une d’elle est le visual novel, très populaire au Japon, qui permet d’impliquer le joueur dans la narration avec des choix cruciaux, de développer un style graphique unique, mais surtout de bien prendre son temps pour proposer une histoire marquante. Mais hors du pays du soleil levant, et surtout en occident, c’est un genre assez clivant. En cause, le manque de dynamisme, des histoires clichées, et surtout un genre encore trop rattaché aux jeux de romance.

Que Digimon Survive s’engage dans la voie du visual novel était donc un choix risqué dès le départ. Une partie de la communauté serait aliénée par le genre, tandis que l’autre lui laisserait tout de même sa chance. Et avec les succès critiques qu’ont pu être Doki Doki Literature Club, Steins;Gate ou encore Fate/Stay Night – sorti en 2004, on se fait vieux – il y avait de quoi rester curieux pour ce projet. Mais la force de ces derniers réside dans l’implication du joueur, et l’impact direct qu’ont ses choix en jeu. Un point qui fait cruellement défaut au dernier né de Bandai.

Pour faire un Visual Novel, il ne suffit pas de se contenter de proposer une grande histoire. Le manque de gameplay induit par le genre doit être compensé par un attachement démesuré du joueur aux personnages et leurs aventures. Et ce n’est pas en semant un combat dit stratégique par heure que ce sera le cas. Encore moins avec un scénario aussi bateau, qui brasse des clichés au kilomètre. Digimon Survive passe complètement à côté de ce qui fait le sel de cette aventure, et aurait gagné à être un simple animé. Un constat difficile à avaler, surtout qu’il est vendu au prix fort.

Le bilan du test

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Un jeu qui ne parvient pas à accrocher le joueur et peine à proposer quelque chose

S’il pourra plaire aux plus grands fans de la licence, Digimon Survive passe complètement à côté de ce qui défini son genre. C’est un mauvais visual novel, avec une histoire quelconque, et qui n’implique jamais le joueur. Les combats stratégiques sont un plus, mais totalement ratés tant ils ne proposent aucune difficulté.

Les points forts

  • Mélanger visual novel et combats stratégiques dynamise le tout
  • Enfin une histoire plus adulte pour Digimon en jeu vidéo

Les points faibles

  • Les combats sont longs et bourrins
  • Une histoire lambda, voire clichée, qui n’implique jamais le joueur
  • Le genre du visual novel n’apporte rien
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