Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
post

Test de Pentiment, une immersion dans la société chrétienne

Entre village de Tassing et Abbaye de Kiersau, menez l'enquête dans la peau d'Andreas Maler, artiste de son état.

vignette-test-pentiment-pc-xbox

Après Pillars of Eternity, The Outer Worlds ou encore Grounded, le dernier projet du studio Obsidian a su attiser la curiosité de tout un chacun. Il faut dire qu’avec son style graphique bien à lui, Pentiment détonne dans le catalogue du studio californien. Attendue de beaucoup de monde, l’aventure narrative promet bien plus que sa direction artistique recherchée.

Ce test de Pentiment a été réalisé sur PC avec un version fournie par l’éditeur.

Bienvenue dans l’Allemagne chrétienne de la Renaissance

L’histoire prend place au XVIème siècle, dans un charmant petit coin de Bavière. C’est là que nous incarnons Andreas Maler, jeune artiste originaire de Nuremberg, en quête de réussite. Pour espérer devenir Maître dans son domaine, Andreas doit tout d’abord finir ce qui sera son chef-d’œuvre. Au cœur du scriptorium de l’Abbaye de Kiersau, il travaille donc chaque jour sur un ouvrage liturgique pour le compte de l’abbé. Ce dernier lui apporte en échange un soutien financier. Si l’ambiance à l’abbaye est tout ce qu’il y a de plus austère, Andreas se lie toutefois d’amitié avec un des frères. Un vieux moine qui le prend sous son aile et qui devient vite ce qui se rapproche le plus d’un mentor pour le jeune artiste.

pentiment-andreas-travaille-sur-son-chef-doeuvre
Andreas travaillant sur son chef-d’œuvre

Mais après des mois de travail, Andreas sent que son retour à Nuremberg approche à grand pas. Et cela ne l’enchante guère. Car en plus de sa famille, avec qui les relations sont compliquées, c’est un mariage arrangé avec une certaine Sabine qui l’attend. Une autre obligation dans son parcours pour devenir Maître artiste. Pas pressé de devenir un homme marié à une inconnue, Maler préfère de loin son quotidien à Kiersau. Et ce, même si ce dernier est assez monotone. Quand il ne travaille pas sur son chef-d’œuvre, Andreas échange avec les habitants de Tassing qu’ils croisent chaque jour puisqu’il y est hébergé.

Cette routine va toutefois se retrouver bouleversée un beau matin par l’arrivée au village d’un Baron quelque peu pédant, mécène de l’abbaye. Alors que sa présence n’est clairement pas au goût de tout le monde, que ce soit parmi les villageois ou les hommes de foi, le Baron sera retrouvé assassiné. Problème, le moine pris en flagrant délit à côté du corps, n’est autre que le mentor d’Andreas. Ce dernier ne croit absolument pas en sa culpabilité et va, pour prouver l’innocence de son ami, mener l’enquête dans l’espoir de trouver le véritable coupable.

Des choix lourds de conséquences

C’est là que va débuter un jeu de détective en point and click. La chasse aux indices pour dénicher ceux qui auraient eu intérêt à voir disparaître le baron commence mais elle ne sera pas linéaire. En effet, dès le début de l’aventure, des choix s’imposent concernant le passé d’Andreas. Et même s’ils paraissent anodins, ils déterminent les possibilités de d’enquêteur de l’artiste. La ville par laquelle il est passé avant d’atterrir à Kiersau fixera les langues et cultures connues par notre détective en herbe. Quant à ses matières fortes étudiées à l’université, elles lui donneront les outils nécessaires pour aborder certains éléments de l’enquête.

pentiment-vos-choix-impact-votre-aventure
Plutôt hédoniste ou rat de bibliothèque ?

Ainsi, les notions en médecine permettront d’assister à l’autopsie du corps par exemple. En somme, les investigations menées par Andreas dépendront directement des caractéristiques choisies pour lui au départ. Une particularité qui permettra une grande rejouabilité puisque d’une partie à l’autre, Andreas n’aura pas les mêmes compétences. Et donc son cheminement d’enquête ne le mènera pas aux mêmes suspects. Mais cela apportera également son lot de frustrations puisque certaines preuves ne seront pas accessibles sans avoir les talents nécessaires.

Sans compter que nos choix n’impactent pas uniquement Andreas. En effet, on comprend très vite que certaines décisions auront non seulement des répercussions dans notre enquête mais également sur l’ensemble de la communauté. Et parfois sur le très long terme. On pourra d’ailleurs voir les retombées de nos actions sur près de 25 ans.

Une narration (trop) riche

Une longue période qui permet de faire la connaissance de tous, habitants de Tassing comme pensionnaires de l’abbaye. On s’attache à certains, on apprend à en détester d’autres. Car si Pentiment est riche de quelque chose, c’est bien de sa narration. Et aucun des personnages n’a été laissé pour compte. À chaque discussion avec eux, les dialogues nous en apprennent un peu plus sur leur passé, leurs espoirs ou leur colère.

Outre les enquêtes à mener, le jeu est également une porte ouverte pour découvrir – ou redécouvrir – certains éléments historiques. Même si le cadre en lui-même est fictif, le joueur se retrouve plongé dans l’histoire européenne du XVIème siècle. Et les bouleversements politiques et religieux qui vont avec. Pentiment dresse ainsi un portrait mordant de la société ultra-catholique de l’époque. Un monde où un simple mot de travers pouvait coûter extrêmement cher. Encore plus quand certains paysans restent attachés à leur croyances païennes. En parallèle du pouvoir catholique établi dans ce qui est à l’époque le Saint-Empire romain germanique, le jeu donne également un aperçu des guerres et révoltes paysannes qui ont réellement fait trembler le pays.

pentiment-lexique-explication-saint-luc
Présentation de Saint Luc dans le lexique

En somme, le titre nous embarque par sa narration et son histoire avec un grand H. Et il est d’autant plus aisé se laisser absorber par ce qui nous est conté tant la direction artistique de l’œuvre est juste. Chaque décor reprend le fait-main des enluminures ou des gravures sur bois, monnaie courante à la Renaissance. Les couleurs sont chatoyantes et les détails ont été apportés avec beaucoup de soin. Les bulles de dialogues se remplissent au son de la plume qui gratte le papier au fur et à mesure de la conversation. Et la police d’écriture varie en fonction du niveau d’éducation de l’interlocuteur. Ainsi un religieux sera représenté par une écriture gothique quand un simple paysan écrira avec une écriture plus brouillonne.

Seulement, sans aucun doublage, l’écriture est d’une importance capitale dans le titre. Et Pentiment est un jeu où on se retrouve à lire énormément. Si les dialogues et autres faits rapportés sont tous très intéressants, ils ralentissent considérablement le rythme du jeu. D’autant plus que les décors, aussi beaux soient-il, sont assez peu nombreux. L’intrigue se déroule très vite toujours dans les mêmes lieux et peut parfois donner l’impression de tourner un peu en rond. Un peu plus de diversité aurait sans aucune doute permis de gommer quelques longueurs.

Le bilan du test de Pentiment

gamosaurus-avis-test

Une aventure passionnante malgré quelques lenteurs.

Entre sa finesse de narration et sa direction artistique sublime, Pentiment est un jeu d’aventure qui sait nous embarquer. L’impact des choix sur le déroulement du scénario promet une belle rejouabilité. Le soin du détail apporté par Obsidian en fait une œuvre hypnotisante. Malgré quelques longueurs et un léger manque de flexibilité dans le déroulement de l’aventure, il reste sans conteste un jeu à tester pour s’immerger dans une histoire passionnante.

Les points forts

  • Une direction artistique aussi belle qu’originale
  • Une narration élégante et recherché
  • Un grand soin apporté aux détails
  • Des choix qui ont un réel impact
  • Une belle rejouabilité

Les points faibles

  • Des enquêtes un peu trop dirigées par vos choix de départ
  • Trop de longueurs

Comprendre notre système de notation

0
Donnez votre avis dans les commentairesx