Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
post

Test de Cult of the Lamb, la secte à la cool

Tout pipou, mais diaboliquement efficace.

cult-of-the-lamb-test-avis-consoles-pc

« Alors en fait c’est simple. C’est un agneau, dernier survivant de son espèce, qui se fait sauver avant son exécution et après il monte une secte pour aller casser les dents des dieux qui voulaient le sacrifier ». Résumer Cult of the Lamb ainsi serait approximativement correct. Mais le petit bébé du studio Massive Monster est avant tout un savant mélange des genres pour offrir un jeu indé sacrément inspiré.

Ce test de Cult of the Lamb a été réalisé sur PC, avec un code fourni par l’éditeur

Tout commence donc quand notre héros, le petit mouton précédemment cité, est aux bords de l’exécution. Sa mort doit empêcher la résurrection d’un dieu endormi, Celui qui attend. Sauf que, pas de chance pour les quatre prélats qui avaient préparé la mise à mort, attendre ne veut pas dire ne rien faire, et la déité en question parvient in extremis à sauver l’agneau de son destin tragique. Il pourra vivre, à une seule condition : monter un culte pour honorer le dieu, et recruter des adeptes pour l’empêcher de tomber dans l’oubli.

Nous voila donc embarqué dans un mélange entre un jeu d’action en dungeon crawler et un jeu de gestion. Car Cult of the Lamb est la rencontre de deux univers qui sur le papier n’avaient pas grand chose en commun. La première partie du gameplay consiste à enchaîner les donjons tel un roguelite qui se rapprocherait de Hades, avec comme but ultime de vaincre les prélats. Puis, entre les donjons, il faut gérer sa secte, construire sa base pour exploiter – ou vivre en communion si vous êtes plus branché Bisounours – ses adeptes. Et là, l’ambiance est bien plus proche de celle d’un Animal Crossing, un peu plus déjanté.

La bête du donjon

Malgré ce postulat, le titre n’embarque qu’une durée de vie qui tourne autour de la grosse vingtaine d’heures. La raison est simple : si le jeu pioche dans plusieurs genres, il ne veut prendre que le meilleur de chacun. Ainsi, la partie dungeon crawler ne réinvente pas la roue, au contraire. Un parcours qui offre plusieurs embranchements à la Slay the Spire pour relier différents secteurs aux salles générées procéduralement. On découvre un donjon où il faudra tuer chaque ennemi pour aller à la pièce suivante et trouver le boss. A notre disposition une arme, imposée, qui sera épée, hache, marteau, griffe ou autre petite dague. Chacune avec sa puissance et sa vitesse d’attaque propre, mais globalement toutes très maniables. Et pour compléter l’arsenal un pouvoir secondaire, lui aussi imposé, qui s’utilise avec la furie générée en tabassant les ennemis.

Bref, du classique, mais l’ensemble parvient à rester très nerveux. L’agneau est extrêmement mobile, enchaîne les roulades comme si de rien n’était, et vainc aisément ce qui arrive devant lui. Une phase de jeu qui se révèlera finalement assez facile à prendre en main, et à la difficulté relative. Les mouvements des ennemis sont simples et très bien mis en lumière, comprendre leur rythme d’attaque sera chose aisée. Même son de cloche pour les boss, très (trop ?) faciles à appréhender.

cult-of-the-lamb-donjon
Petite virée dans un donjon, très beau mais pas au sommet de la lisibilité

Non, le danger viendra avant tout du manque cruel de lisibilité dans les phases d’action. La faute à la direction artistique, qui si elle produit un monde adorablement pipou, ne lui rend pas service avec sa perspective. Ce mélange de vue de dessus dans un espace profond, avec des ennemis en 2D et souvent du décor en premier plan fait qu’il est souvent compliqué de juger la réelle portée des coups et de se repérer convenablement. Rien d’insurmontable, mais une petite gêne avec laquelle il faut apprendre à vivre.

Doux comme un cultiste

Entre les donjons, nous voila de retour à notre culte, qu’il faut gérer en même temps que nos adeptes. Car c’est de là que découlera toute notre puissance. Les fidèles vous obéissent aveuglément, pouvant travailler pour récolter des ressources, ou prier. La prière permet de récolter des points de dévotion, indispensables pour faire croître son culte et débloquer les meilleurs bâtiments. Et ainsi avoir plus d’adeptes, pour que les sermons quotidiens aient plus d’impact, donnant accès à de meilleurs pouvoirs, armes et statistiques dans les phases d’action.

Ca, c’est la version ultra simplifiée qui semble se dégager au premier passage. Mais rapidement, la petite vie du culte s’installe, et la magie opère. Après avoir passé les premières journées à s’occuper de la secte, créant un temple pour la prière, des lits parce que ces fragiles d’adeptes n’aiment pas dormir à même le sol, ou tout simplement nettoyé leurs déjections, nous voila à profiter de tout ce que Cult of the Lamb a à nous offrir.

cult-of-the-lamb-culte
Une petite secte à la cool

Chaque habitant est fourni avec sa personnalité, tandis que son apparence et son nom sont personnalisables. Une petite touche en plus, pour créer son village idéal d’Animal Crossing. Enfin, une version un peu plus sombre, où l’on hésitera pas à sacrifier un villageois dissident.

On reste dans une secte, et il ne faudrait pas l’oublier. Ainsi, il est possible de manipuler comme bon nous semble nos adeptes et coutumes. Que ce soit inspirer les membres pour les motiver, ou régner par la peur. Organiser des rituels pour l’ascension des aînés, ou les offrir en sacrifice et divertir le reste du groupe. Enterrer les morts, ou les découper pour en faire de la viande et nourrir les vivants. Chacun sera ainsi libre de créer le culte de ses rêves.

Bienvenue dans la boucle

Et puis, les deux parties de gameplay se rejoignent, et tout devient meilleur. Le titre embarque un cycle jour/nuit qui dure grossièrement dix minutes. Chaque nuit, les adeptes arrêtent de travailler et partent se reposer. Au matin, une nouvelle journée débute, permettant d’effectuer un nouveau sermon. Mais le temps ne s’arrête jamais, même lors d’une virée en donjon qui durera entre dix et vingt minutes. Nous voila donc à préparer nos expéditions, pour ne pas ruiner l’équilibre du culte.

Car chaque jour passé sans nous voir est un calvaire pour nos adeptes, qui perdront rapidement la foi. Sans compter qu’ils auront faim, et pourront tomber malade ou pire, mourir. Créant ainsi un vortex de mauvaises nouvelles que le jeu se fera un malin plaisir de nous notifier pendant que l’on est occupé à casser du monstre. Un adepte est mort. Des adeptes sont malades, parce qu’ils ont vu le cadavre, rendant d’autres malades devant leur vomi. Et dans tout ça, le petit Bobby a perdu la foi, car un vrai leader digne de ce nom laisserait-il tout cela se dérouler ?

Alors en rentrant, il faudra passer envoyer le rebelle en prison, et le sermonner deux ou trois jours pour qu’il retourne dans le droit chemin. Ranger le cadavre, nettoyer toute la base, refaire des provisions, et ainsi de suite. Tout ça pour maintenir le bonheur du culte et éviter la révolte. La boucle est lancée, la prochaine virée se fera mieux préparée.

Une petite ombre seulement vient gêner ce tableau, l’aspect décoration. Si le jeu offre de nombreux éléments à ajouter, ils seront soumis à l’utilisation de la grille, qui régit toute construction. Une grille pas intuitive ni pratique à prendre en main, que ce soit avec manette ou souris. L’aménagement de la base sera donc plus souvent une corvée qu’autre chose.

cult-of-the-lamb-test-grille-construction
La grille de construction, le contraire du pratique

Enfin, il parait impensable de boucler ce test sans mentionner les quelques problèmes techniques qu’a rencontré Cult of the Lamb. Certains ralentissements apparaissent quand trop d’ennemis ou projectiles sont à l’écran, rendant les combats encore un peu plus confus. Un peu plus embêtant, la première mise à jour du jeu a été pleine de bugs, plus ou moins gênants. Certains se sont retrouvés coincés dans des dialogues infinis, quand d’autres ont retrouvé des adaptes immortels, incapables de mourir, et donc coincés dans un stade de vieillesse où ils n’apportent plus rien au groupe, à part un trou dans le budget de nourriture. La plupart des bugs ont depuis été corrigés, et les développeurs sont au travail pour éliminer les derniers, avant de plancher sur du contenu supplémentaire.

Le bilan du test de Cult of the Lamb

gamosaurus-avis-test

Le petit agneau du bonheur

Adorable visuellement, complètement perché mais diablement efficace. Cult of the Lamb réussit son pari de mélanger un roguelike nerveux et accessible à une simulation de culte. Les deux gameplays se complètent, créant une boucle extrêmement addictive. On lui pardonnera ainsi facilement ses petits défauts, comme la difficulté relative de sa partie action ou son mode de construction parfois frustrant. Car l’ensemble est une réussite marquante.

Les points forts

  • Des phases de donjon nerveuses et dynamiques
  • Facile à appréhender, pour tous les publics
  • La gestion du culte, jouissive et réussie
  • La réussite du mélange des genres
  • Très très mignon visuellement
  • Une légèreté dans le ton pour accompagner le tout

Les points faibles

  • Un manque de lisibilité en combat
  • Des boss franchement anecdotiques
  • La décoration, ce fléau
  • Quelques bugs encore présents

Comprendre notre système de notation

0
Donnez votre avis dans les commentairesx