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Preview : Waven, voyage au centre de l’ennui

Terre en vue !

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Après de nombreuses alphas et bêtas, le nouveau tactical d’Ankama est enfin là. Waven n’est encore disponible qu’en Early Access, mais on a déjà un premier aperçu de ce à quoi va ressembler la version finale. Le Krosmoz ouvre ses portes au monde entier avec un univers post-apocalyptique. Pas de panique, car les élus des dieux sont encore présents pour défendre ces terres, s’en mettre plein les poches, et se taper dessus.

Ce test de Waven a été réalisé sur PC avec un pack fondateur offert par l’éditeur.

Depuis son annonce, le projet d’Ankama n’a pas vraiment profité de la sympathie de sa communauté. Un énième jeu au tour par tour en multijoueur dans lequel le farm est à la base de tout. Points d’action, points de mouvement, cartes construites en cases… Même la direction artistique a été prise pour cible. En grande partie parce qu’elle a envahi les autres jeux de l’univers, quitte à faire coexister deux styles totalement différents. Mais le studio roubaisien a fait le pari d’aller au bout de son idée, d’imposer sa nouvelle vision du Krosmoz. En découle un jeu mignon et enfantin, mais loin d’être infantile.

Un aspect que bien des gens ont eu du mal à comprendre – et les différentes communications sur le sujet n’ayant jamais été très claires – est que Waven n’est pas comme ses prédécesseurs. Il a beau partager son univers, ses classes et les grands noms de son monde avec Wakfu et Dofus, il n’est pas un MMORPG. Pas d’échange, pas de commerce, et un canal de discussion qui ne permet que de s’envoyer des messages préfaits, valorisants et positifs. Seules les personnes en groupe sont libres de s’échanger des messages sans restrictions. C’est avant tout une expérience multijoueur qui n’a donc pas les mêmes ambitions.

Un tactical riche en possibilités

Cette nouvelle aventure stratégique nous plonge au cœur d’un Monde des Douze englouti en grande partie sous les eaux. Quelques îlots existent encore au milieu de cet océan, pas toujours habités par des êtres très sympathiques. Mais les âmes incarnées n’ont pas cessées d’exister, prouvant que les dieux ont encore de l’influence. Ces âmes sont les joueurs, qui peuvent endosser le rôle de 25 héros différents pour le lancement de Waven. Cela peut paraître beaucoup, mais il s’agit surtout de choisir parmi 5 spécialisations de 5 classes différentes.

On y retrouve le Crâ, un archer, l’Eniripsa, un soigneur, le Iop, un guerrier, le Sram, un assassin, et le Xélor, un mage. Le Sacrieur, berserker par excellence, fera son arrivée lors d’une mise à jour future. Voila comment la version simplifiée présente ses classes aux novices pour les aider à faire leur choix et comprendre d’un coup d’œil qui fait quoi. La spécialisation la plus accessible de la classe est choisie par défaut. Mais en choisissant de plonger dans la vue détaillée, le choix est tout de suite plus difficile. Il faut étudier chaque passif, chaque mécanique utilisée par la classe et trouver laquelle pourra tirer profit au mieux des forces et faiblesses de son dieu.

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La sélection simplifiée est très pratique pour ceux qui ne sont pas familiers avec le Krosmoz

Chaque héros possède un à plusieurs passifs qui s’accapare l’une des mécaniques fondamentales de la classe pour baser son gameplay dessus. La Brunelame par exemple, une des versions du Crâ, permet de piocher une carte supplémentaire en fin de tour s’il a 2 cartes ou moins en main. L’objectif est donc d’utiliser des sorts à faible coût pour rentabiliser ce passif et acculer son adversaire avec des cartes de combo. D’un autre côté, certains héros profitent de passifs bien plus efficaces, et qui ne demandent pas grand investissement. C’est notamment le cas du Synchronisateur Tako, une variante du Xélor, qui ajoute en réserve les points d’action non utilisés pendant le tour, dans la limite de 3.

L’optimisation avant tout

Qu’importe la spécialisation choisie, une constante de Waven est la construction d’un deck. Chaque sort se présente sous la forme d’une carte qui peut être améliorée avec des doublons et de l’or. Les joueurs peuvent avoir jusqu’à 15 sorts dans leur deck, mais 9 sont suffisants pour composer un arsenal. Ils sont séparés en 5 éléments, et peuvent avoir des effets liés à ceux-ci. Les traditionnels Feu, Air, Terre et Eau sont ainsi présents, complétés par l’Ether. Cette nouvelle ressource permet de lancer des sorts spéciaux qui ne peuvent être acquis que via l’arbre de compétences.

Ce dernier permet de dépenser des points obtenus au fil de la progression, 5 par niveau, pour des compétences passives et actives, aussi bien défensives qu’offensives. Il sera possible d’augmenter l’attaque du héros et ses points de vie, en plus d’y obtenir les sorts spéciaux. Seulement, rien de tout cela n’est vraiment expliqué au joueur. A moins de parcourir l’interface d’édition de decks, remarquer le bouton, ou cliquer dessus par hasard, aucun tutoriel ne viendra vous le présenter. Une absence terrible dans un jeu où la puissance d’attaque est cruciale dès ses débuts.

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Un arbre de compétences pas bien méchant, mais qui spécialise le héros

Cependant, pour compléter le tableau, de l’équipement et des compagnons seront liés à un deck. Au total 4 anneaux, 4 compagnons, un brassard et une broche viennent renforcer la puissance du héros. Comme pour les sorts, doublons et or sont nécessaires pour les améliorer. Les anneaux offrent de nombreux effets passifs qui servent aussi bien à améliorer la survie que la puissance du personnage. Le brassard, lui, aura souvent tendance à renforcer le héros après une action précise en combat. Enfin, la broche ajoute de la difficulté au combat, tandis que les compagnons permettent d’ajouter des alliés.

La vitrine esportive d’Ankama

Tout cela forme un tout plutôt intéressant mécaniquement. Les joueurs sont forcés de s’orienter vers un style de jeu précis, adapter son équipement et son deck en conséquence, et permettre à la magie d’opérer. De plus, chaque carte d’un élément joué va augmenter une jauge dans ce dernier, laissant l’occasion, une fois que le compteur est suffisant, d’invoquer un compagnon. Il faut ainsi trouver un équilibre entre puissance, survie et génération de ressources pour ne pas se laisser déborder.

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Les combats sont lisibles et faciles à appréhender, mais trop répétitifs

Seulement, cette boucle de gameplay, simple et efficace, est affreusement redondante. Toutes les arènes du jeu sont des carrés de 7 cases par 7 sans aucun obstacle. Hormis le décor, rien ne change jamais, faisant que l’on répète sans cesse les mêmes actions. Le deck de sorts, assez restreint, ne permet pas de rendre les combats vraiment différents les uns des autres. Et puisqu’il s’agit d’un jeu dans lequel il faut farmer énormément, on refait sans cesse la même chose. Les mêmes combats, qui donnent les mêmes récompenses, dans le même environnement, dans la même arène.

Et tout cela pour quoi au final ? Pouvoir accéder à l’île du Kolizéum et affronter d’autres joueurs. Car au fond, c’est bien là le seul aspect du jeu qui offre un tant soit peu de renouveau au fil de l’aventure. Pourtant, le farm n’a aucun intérêt pour ce mode, puisqu’il veut forcer les joueurs sur un pied d’égalité. Pas d’équipement, pas de compagnon, et pas d’amélioration. Seul le deck de sorts est conservé, mais ramené au niveau 1. Le passif de certains héros sont mêmes désactivés lors de ces affrontements entre joueurs, annihilant complètement leur style de jeu. Waven souhaitant faire de son PvP une figure de proue de l’esport Ankama, on ne peut qu’espérer que des changements soient faits au fil des mises à jour.

Une histoire vide pour un monde vide

Malheureusement, si cette volonté a déjà du mal à se refléter quand on met les pieds dedans, difficile de trouver un aspect du jeu qui lui soit supérieur. Le Krosmoz est un univers riche et dense qui se développe à travers plusieurs médias. Le Monde des Douze se meurt, les dieux semblent être en danger, mais impossible d’en apprendre vraiment beaucoup plus. Une fois la très courte introduction terminée, nous voilà lâché dans ce monde. Aucune information, pas de lieu précis où se rendre, pas de quête demandant de mener l’enquête, rien. On se contente de voguer de PnJ en PnJ pour lancer des séries de combats n’ayant aucun lien avec l’intrigue.

C’est d’autant plus frustrant que les personnages de la série Wakfu sont présents. Doublés par les comédiens attitrés, ce qui a de quoi provoquer des vagues nostalgiques dès qu’on les entend. Mais même eux semblent complètement perdus dans cette intrigue sans queue ni tête. Que Tristepin se fiche de l’histoire pour tabasser du démon, d’accord. Mais qu’Evangeline, la femme réfléchie qui cherche à comprendre les choses, ne nous donne pour seule indication qu’un maigre « aidez les habitants d’Astrub », on sent bien que quelque chose cloche.

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Même Tristepin n’a pas grand chose à raconter sur l’histoire du jeu

Et ce sera ça tout au long de l’aventure. 5 lignes de scénario, débarrasser les parasites dans les étables, taper sur les bouftous pour remettre de l’ordre dans la bergerie, vaincre une poupée un peu trop envahissante… Cela ne s’arrête jamais. Impossible de suivre l’histoire que veut raconter Waven sans d’abord passer par des heures d’ennui et de vide. Le pire étant que toutes ces quêtes se contentent d’être des suites de combats. Le personnage lance une ligne de dialogue, et hop, nous voilà au milieu d’un affrontement. Pas de contexte, pas de semblant de développement, il faut combattre.

Afin de nuancer, il convient tout de même de rappeler qu’il s’agit là d’une volonté d’Ankama. L’histoire du jeu étant intimement liée à celle de la saison 4 de Wakfu, il a été décidé de ne rien présenter lors de l’Early Access pour éviter tout spoil. Une décision qui se comprend, mais qui rend toute cette aventure assez peu immersive pour le moment.

Une entrée en matière pas évidente

Mais Waven reste avant tout un Free to Play et se veut une porte ouverte sur le Krosmoz pour l’international. C’est pour cela qu’il adopte un style de jeu facile à prendre en main, avec assez peu d’informations à retenir. La simplicité de ses combats et ses arènes réduites permettent de comprendre très facilement ce que l’on attend de nous. Cependant, l’investissement massif qu’il demande à ses joueurs ne sera pas forcément très bien reçu. Si certains aiment passer des heures à répéter les mêmes actions, ce ne sera pas le cas de tous les joueurs souhaitant rejoindre l’aventure.

Pour vivre, le jeu va donc reposer uniquement sur sa boutique et son battle pass. Un modèle économique des plus banals de nos jours, mais qui s’est surtout accompagné d’une certaine malhonnêteté. Avant sa sortie, Ankama assurait que la boutique serait dédiée à des produits cosmétiques uniquement. Une déclaration laissant supposer qu’il ne serait donc pas possible d’obtenir des matériaux d’amélioration via cette dernière. Seulement, rien n’a été précisé concernant le battle pass, et l’ambiguïté a été entretenue jusqu’à la sortie. Quelle ne fut pas la stupéfaction des joueurs lorsqu’en ouvrant le pass de combat, de nombreux coffres d’équipement, de sorts et de compagnons se trouvaient dans la frise gratuite, celle à 6,99€ et à 14,99€.

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Certes, la boutique ne propose pas de matériaux pour améliorer son deck, mais ce n’est pas le cas du Battle Pass qui en comprend énormément

Toutefois, il ne s’agit là que d’une Early Access. Même si la sortie officielle est toujours prévue pour la fin d’année 2023, et qu’une grande partie du contenu est déjà présent, de multiples améliorations peuvent encore voir le jour. On espère que le PvP aura droit de laisser exploiter pleinement son deck et ses passifs. L’arrivée prochaine du Sacrieur devrait également ramener une nouvelle façon de jouer. Mais on aimerait surtout qu’Ankama trouve un équilibre entre accessibilité et stratégie, notamment en rendant ses arènes plus attractives.

Nos premières impressions sur Waven

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Avec toute leur expérience accumulée au fil des années, Ankama est familier des jeux tactiques. Pourtant, plus on passe de temps sur Waven, plus on se rend compte qu’il n’a rien à offrir. Accessible, il l’est. Intéressant, pas pour un sou. On ne fait que voguer d’un combat à un autre, sans jamais prendre le temps d’étoffer l’intrigue. Il aura beau se parer d’une belle direction artistique, il n’en reste pas moins une boutique sur patte qui n’attend que votre argent pour le moment. Les mises à jour précédant sa sortie devraient permettre au studio de corriger quelques soucis et, on l’espère, rendre le tout plus engageant.

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