Test de F1 25, nouvelle pénalité pour EA
10 secondes de pénalité pour Max !

Comment réussir à plaire à tout le monde ? C’est sûrement la question que se posent chaque année les dirigeants d’Electronic Arts et de Codemasters, en mettant en place les bases de leur nouveau jeu de Formule 1. Etre populaire semble en effet être la ligne directrice de la franchise d’année en année, vu comment les évolutions sont modérées au point que l’on atteint presque le surplace avec F1 25. Pour autant, il est difficile de leur en vouloir puisque le jeu demeure assez efficace auprès du public visé : les fans cherchant une expérience semi-réaliste et partiellement arcade.
Ce test de F1 25 a été réalisé sur PC avec une version commerciale du jeu sur l’EA PlayPro.
Avant d’évoquer le gameplay, l’expérience en jeu et le contenu de F1 25, nous nous penchons rapidement sur l’aspect technique du titre. Là-dessus, aucun problème puisque ce nouvel opus est assez bien réussi. Le jeu est relativement beau (notamment si vous disposez d’une belle machine sur PC) avec une optimisation assez correcte. En ligne, la qualité de la connexion pourrait être meilleure et elle dépendra beaucoup de votre distance avec l’hôte de la session. Bref, sans être supérieure aux standards actuels, la copie d’EA et de Codemasters est relativement solide sur ce point.
Un gameplay qui n’évolue pas beaucoup mais qui demeure très efficace
L’une des forces de la franchise F1 de Codemasters réside dans sa prise en main qui est très simple et naturelle. Même sans jamais avoir conduit sur un jeu de course, vous trouvez vos marquez en quelques minutes. Tout semble assez logique, presque naturel, surtout avec les aides à la conduite. Un débutant pourra donc immédiatement profiter du titre tout en progressant relativement vite. Là, les nombreuses options visant à rendre l’expérience plus facile pourront être progressivement désactivées, laissant place à un jeu bien plus réaliste mais qui demeure relativement arcade.
Il faut dire que dans le monde très compétitif des simulations de course automobile, iRacing fait figure de référence absolue en termes de réalisme. Tout y est pensé pour un pilote chevronné ayant pour but de réaliser des centaines de tours sur chaque circuit afin de maitriser ses moindres détails. A l’inverse, des jeux comme Need For Speed offrent un gameplay simpliste mais dynamique, permettant d’oublier quelque peu les lois de la physique.
Au milieu de ce spectre très large, se situe F1 25, ce qui en fait par nature, une force et une faiblesse selon le type de joueur que vous êtes. Si vous cherchez absolument le réalisme, le jeu ne sera clairement pas pour vous. Même en désactivant toutes les options et aides au pilotage, l’expérience de conduite ne sera jamais celle d’une simulation sérieuse comme iRacing.
Toutefois, pour ceux souhaitant simplement s’amuser sur un jeu de course disposant de la licence officielle de la Formule 1, F1 25 propose un savant mélange d’arcade et de réalisme. Cette formule fonctionne depuis plusieurs opus désormais mais EA a su, à l’inverse de ce qui se passe sur la franchise EA FC, maintenir cet équilibre relativement fragile.
Ainsi, il est difficile de réellement critiquer le manque d’évolutions concernant le gameplay du jeu, puisque la principale force de la franchise réside dans cette capacité à proposer une expérience facile à prendre en main et qui nécessite d’être relativement similaire à celle des années passées.
Pour autant, on notera que les voitures sont cette année très survireuses, bien plus que l’an passé. L’avant de la voiture a tendance à être très précis, peut-être même trop par moment, rendant les réglages un peu plus importants que les années passées.
Un autre bon point concerne la dégradation des pneus, qui est également un peu plus marquée. Cela rend le pilotage un peu plus réaliste sur les relais les plus longs et force les joueurs à être un peu plus prudent en sortie de stands.
Une expérience en course encore très arcade
Si le gameplay a tendance à être un entre-deux, l’expérience en course est quant à elle assez arcade. Que vous jouiez contre l’IA ou en multijoueurs, le schéma des courses pousse à pas mal de contacts et à duels musclés. Il faut dire que cette année, l’IA a un côté assez passif/agressif dans sa conduite et sa défense. Parfois un adversaire va vous ouvrir la porte et vous laisser passer, mais à d’autres endroits du circuit ces derniers n’hésiteront pas à vous sortir de la piste.
Ce sentiment se retrouve à tous les niveaux de difficulté et semble plus dicté par des zones spécifiques sur les tracés que par un quelconque réglage. Si l’IA n’a jamais été le point fort de la franchise, ce côté très irrégulier du niveau de défense aura tendance à frustrer les puristes. A noter également qu’outre la défense et l’agressivité des pilotes IA, leur vitesse en course dépend beaucoup du circuit sélectionné. Dès lors en mode carrière, il est recommandé de régulièrement modifier le niveau de l’IA et la note technique afin de conserver une expérience de jeu assez similaire.
En ligne, la réputation de la franchise F1 d’EA n’est plus à faire. Tant que vous n’évoluez pas à un certain niveau de jeu en parties classées, chaque course a le potentiel pour se transformer en carnage au premier virage. Si certains lobbies sont bien plus propres que d’autres, la communauté s’est énormément habituée à cette situation, rendant là encore l’expérience de jeu relativement frustrante à la longue.
De part cette envie de plaire à tout le monde, EA et Codemasters ne se tourneront pas vers les solutions (assez extrêmes) mises en place par les simulations que sont iRacing et Assetto Corsa. Ainsi, votre principal salut est d’espérer que la personne responsable de votre lobby kick les joueurs les plus agressifs d’une course à une autre.
En parties classées, le niveau de jeu et le respect des règles seront clairement bien supérieurs, mais d’autres éléments viendront frustrer votre expérience de jeu : le manque de logique des pénalités et des décisions des commissaires de piste. Combien de fois prendrez-vous une pénalité de plusieurs secondes alors que vous êtes victime d’un accrochage ? Un adversaire vous pousse dehors ? Il y a des chances pour que vous subissiez un avertissement pour sortie de piste.
Sur ce point, F1 25 aurait clairement dû évoluer afin de proposer des solutions un peu plus complexes, notamment en parties classées. Sans un bon système de pénalité, le jeu n’a que peu d’intérêt pour la partie de la communauté cherchant à extraire le plein potentiel du titre sur la piste.
Un contenu assez complet mais qui a du mal à se renouveler
Un autre point fort de F1 25 réside dans son utilisation de la licence officielle de la Formule 1. Le jeu propose pas mal de petits défis en lien avec la saison en cours, en plus d’avoir l’ensemble des écuries, pilotes et circuits à jour. A l’exception notable de Doohan qui est toujours pilote chez Alpine au moment de la sortie du jeu et de l’absence de la saison de F2 2025.
Ce dernier point est notamment assez frustrant puisque depuis quelques années, EA a pris l’habitude de proposer une mise à jour sur la Formule 2 des mois après la sortie de son jeu. Cette situation est assez gênante, d’autant que les voitures sont monotypes et ne changeront pas jusqu’en 2029. Ainsi, le principal travail à faire ici est de mettre à jour les livrées et les pilotes. Une tâche relativement simple, mais qui semble a priori nécessiter des mois au studio.
Mais au-delà d’une mise à jour parfois un peu lente, le contenu proposé est clairement de qualité. Les circuits gagnent en réalisme chaque saison (bien que sur ce point, certains semblent un peu mieux modélisés que d’autres) et les différents modes de jeu sont assez nombreux pour s’amuser durant de longues heures.
Concernant le contenu de la franchise, l’atout majeur réside dans son mode carrière à deux. Présent depuis plusieurs années désormais, il est extrêmement efficace. En effet, vous pouvez remplacer votre équipier si celui-ci décide de raccrocher ses gants, et il est possible de concourir dans des écuries différentes, avec un calendrier personnalisable. Si l’immersion n’est pas aussi bonne que sur un NBA 2K voire même un Madden NFL 25, la possibilité de réaliser toute une carrière à deux est vraiment une super expérience.
Du côté du jeu en solo, le mode carrière a un peu évolué, proposant la possibilité d’agir un peu plus comme un Manager. Si on apprécie cet ajout, il a été fait au détriment d’un mode carrière tourné exclusivement autour d’un pilote que vous auriez créé. Comme souvent chez EA, il semblerait qu’il ne soit pas possible d’obtenir quelque chose sans perdre une autre en retour.
On notera également qu’il n’est toujours pas possible, en 2025, de personnaliser son avatar au-delà de quelques visages proposés par le jeu. Les tenues sont toujours limitées à quelques options, vous forçant à débloquer de nouvelles via le Pass de saison premium ou la boutique en ligne. D’autant que la sortie du film F1 a été l’occasion d’une large campagne marketing sur le jeu, avec là encore, de nombreux éléments cosmétiques en boutique.
Le mode F1 World continue de proposer la possibilité de faire évoluer sa voiture personnelle mais cet aspect du jeu n’a que peu d’intérêt, puisque la majorité des courses en ligne utilisent les voitures de base avec des performances similaires. Tout comme les lobbies de fan (une nouveauté de F1 24) qui n’auront que très peu d’impact pour la majorité des joueurs, même pour ceux suivant assidument la saison en cours.
Parmi les grandes nouveautés mises en avant par EA, on trouve la possibilité de parcourir plusieurs circuits en mode inversé. Une bonne idée mais que l’on trouvait déjà sur des titres comme Gran Turismo 2 il y a presque 30 ans. S’il est vrai que les sensations sont assez sympas, le fait que cette option soit limitée à trois pistes pour le moment, réduit un peu son impact.
Enfin, EA nous propose le troisième et dernier chapitre de son mode histoire : Point de rupture. Les habitués de nos tests de F1 savent que ce n’est clairement pas un mode de jeu que l’on considère intéressant, néanmoins il a le mérite d’être relativement efficace dans ses cinématiques pour les quelques heures de jeu qu’il propose.
Le bilan du test de F1 25

Peu d’améliorations par rapport à l’an passé
F1 25 reste très similaire aux précédents opus. Un jeu très facile de prise en main, qui va plaire aux joueurs cherchant une expérience de jeu à mi-chemin entre arcade et réalisme. Toutefois le manque d’évolutions, tant sur le contenu que sur le plan technique, limite grandement son intérêt auprès des utilisateurs de F1 24.
Les points forts
- Le mode carrière à deux joueurs est vraiment une expérience sympa notamment pour des pilotes débutants
- Un gameplay facile à prendre en main qui permet de progresser à son rythme
- La licence officielle de la Formule 1
- Un jeu assez propre sur le plan technique, bien optimisé et relativement beau sur PC
Les points faibles
- Peu de nouveautés par rapport aux précédents opus
- Une IA assez irrégulière, tant sur son comportement que sur sa compétitivité
- Un système de jeu en ligne qui est bien trop limité pour rivaliser avec les références du genre